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Explication de texte: Kant, Qu'est-ce que les lumières?

Explication de texte : Kant: Qu'est-ce que les Lumières?            Le mouvement des Lumières inauguré en Europe au 18ème siècle se définit par opposition à l'obscurantisme des siècles précédents caractérisé par l'obéissance aveugle aux autorités religieuses et politiques. Comment expliquer la soumission à l'autorité ? Pourquoi on ne pense pas par nous-mêmes ?Dans son opuscule Qu'est-ce que les lumières ? Kant affirme que la paresse et la lâcheté représentent les deux obstacles empêchant la diffusion des lumières. L'examen de ces deux obstacles présuppose la définition préalable des lumières. C'est la raison pour laquelle Kant définit dans un premier temps l'essence des lumières(premier paragraphe) pour pouvoir examiner précisément la nature des obstacles à leur diffusion (deuxième paragraphe). L'enjeu du texte est double. Il est tout d'abord théorique dans le sens où Kant tente de comprendre l'essence des lumiè...

L'expérience de Solomon ASCH

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           Solomon ASCH montre qu'il est possible de souscrire à une opinion même si elle est absurde. Cette adhésion ne vient pas de sa vérité ,mais de la pression exercée par le groupe sur l'individu. Pour mesurer cette tendance au conformisme, il va faire une expérience regroupant une dizaine de personnes. Parmi ces personnes il y a neuf acteurs et un cobaye. On leur propose un test de vision simple : on leur montre deux affiches représentant des lignes. Sur celle de gauche il y a une ligne et sur celle de droite il y a trois lignes de taille inégale. Il faudra indiquer quelle ligne correspond à la ligne de gauche. Les complices vont donner 6 réponses justes pour mettre le cobaye en confiance. Mais, ils vont ensuite donner douze fois une même mauvaise réponse. Solomon ASCH veut savoir dans quelle mesure le cobaye va se conformer à l'avis du groupe malgré l'évidence. Sans la pression du groupe le taux de bonnes réponses est supé...

L'allégorie de la caverne

1/La situation des prisonniers Dans le livre 7 de la République Socrate raconte à Glaucon la vie souterraine de prisonniers enchaînés depuis leur enfance. Ils sont assis, immobiles et ils contemplent sur la paroi devant eux des ombres projetées par des montreurs de marionnettes. Platon écrit que « ces prisonniers nous ressemblent » par conséquent cette allégorie nous renvoie à notre propre existence. En quel sens sommes-nous prisonniers ? Nous sommes tout d'abord prisonniers des apparences sensibles. De même que les prisonniers de la caverne interprètent les ombres défilant devant eux comme la réalité véritable, de même nous confondons le monde tel qu'il nous apparaît et le monde tel qu'il est. Or, on ne perçoit le monde sensible que par l 'intermédiaire de notre corps et de nos sens et par conséquent on n'a pas accès aux vérités immuables et éternelles puisque le monde sensible est en devenir permanent. Ces ombres représentent aussi nos opinions (doxa) qu...

Kant, La critique de la raison pure

KANT , LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE            La critique de la raison pure est un examen du pouvoir de la raison. Kant détermine les limites de toute connaissance possible et pose donc la question : « que puis-je savoir ? ». La compréhension du projet kantien suppose la distinction entre la limite et la borne. En effet, Kant ne s'interroge pas sur les bornes de la connaissance scientifique du 18ème siècle. La borne de nos connaissances désigne son étendue à une époque donnée. Par exemple, au 18ème et au 19ème siècle, on ne connaissait pas encore l'énergie atomique.Les découvertes scientifiques du 20ème siècle ont ainsi repoussé les bornes de la connaissance humaine et les bornes actuelles de la connaissance sont par nature destinées à être dépassées demain. Dans La critique de la raison pure, Kant ne recherche pas les bornes mais les limites de la connaissance possible, autrement dit, qu'est-ce...

Cours de philosophie politique

La Politique I/ Transition religion/politique : Marcel Gauchet montre que la distinction entre les sociétés traditionnelles et les sociétés modernes réside dans leur rapport à la religion. Les premières ont un fondement religieux qui légitime l'autorité politique en place. La structure sociale et politique a été instaurée par les dieux (ref : Égypte), il convient donc de perpétuer l'ordre existant ad vitam eternam. Aller à l'encontre des lois et de l’État, c'est aller contre l'ordre cosmique et les dieux eux-mêmes. Cela montre bien la dimension politique indéniable de la religion : elle est chargée d'assurer la stabilité politico-sociale. Mais si la religion est toujours présente dans nos sociétés, force est de constater qu'elle ne joue plus le rôle de fondement. Marcel Gauchet montre que le propre de l’État moderne, c'est de se fonder non plus sur l'autorité divine mais sur la raison humaine. C'est la raison pour laquelle l’État...